Notre engagement de plus en plus fort dans une viticulture du respect n'a pas été suffisant pour nous protéger des dommages de la viticulture "moderne" car Corinne a été probablement intoxiquée par des pesticides utilisés dans une vigne voisine. Au-delà de la souffrance et de la crainte du pire pendant de nombreuses semaines, il nous fut insupportable d'avoir à subir ce genre d'agression alors que chez nous nous n'utilisons que des produits naturels.  La survie du domaine a même été mise en cause car quelques semaines avant les vendanges, Corinne n'était pas capable d'assurer la récolte manuelle et les vinifications. Heureusement, les choses se sont améliorées et avec beaucoup de volonté, elle a pu mener à bien son travail.

Puis, c'est notre véhicule qui a subi la vengeance gratuite d'une personne qui ne devait pas aimer la façon dont nous travaillons. Là aussi, un sentiment d'incompréhension puis de révolte nous a envahis.

Face à de tels déchainements d'injustice, nous avons envisagé de tout arrêter. Mais cette démission aurait donné raison aux responsables de nos maux. Plus soudés que jamais avec nos enfants, nous avons décidé de faire face en étant persuadés de la justesse de nos convictions. Surtout, nos vignes nous ont aidés en nous rendant tout l'amour que nous leur témoignons depuis des années.

Cet amour, qu'elles expriment à leur manière dans les vins, ferait sourire les vignerons pollueurs ou casseurs de voiture. Il contient l'âme toujours présente de ceux qui ne sont plus là et qui sont sûrement fiers de notre travail dans ces alignements de ceps qu'ils ont eux aussi servi durant des années sous le soleil brûlant, le froid glacial ou la pluie qui détrempe le corps.